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Malgré les accords APLD, Lagardère renonce à ses dividendes mais pas aux licenciements !

Le groupe LAGARDERE annonce sans surprise des résultats 2020 dont on s'attendait à ce qu'ils soient, en terme de chiffre d'affaire, catastrophiques dans la branche retail en France, mais aussi, à l’international, du groupe .

On ne doute pas que la renonciation aux dividendes d'Arnaud LAGARDERE et de sa cour, seule solution censée et surtout relevant de la décence minimum, est un coup dur personnel au regard du système de commandite qui caractérise le groupe. Il est cependant tout relatif au regard du train de vie des dirigeants du groupe qui, à titre d'exemple, se sont partagés à cinq pour la seule année 2018… 21 millions d'euros de salaire !


Ce ne sont d'ailleurs pas les finances de la branche française du retail qui vont nuire au dit train de vie car il convient de rappeler que, grâce aux accords APLD que les responsables d'établissement ont fait signer en septembre 2020 dans la totalité des points de vente des enseignes françaises du groupe, LAGARDERE bénéficie de la possibilité financière d'éviter les licenciements économiques des personnels de vente grâce au bénéfice du chômage partiel de longue durée, financé par le contribuable et ce jusqu'en 2022. Ces salariés, hors duty free, étant au SMIC à vie et, pour une bonne moitié, dépourvus de convention collective applicable, cette opportunité a couvert sur 2020 quasi totalement la masse salariale des points de vente !


Ceci s'additionne au traitement privilégié octroyé par M. Bruno LEMAIRE, Ministre de l’Économie, d'un PGE de 465 millions d’euros dont personne ne connaît les contreparties exigées en matière sociale sans que cette manne puisse servir les intérêts purement financiers du groupe, voir se substituer aux protections sociales défaillantes des entités à l'international du groupe. D'ailleurs, LAGARDERE ne se vante-t-il pas d'avoir une parfaite visibilité en terme de liquidité dans son communiqué du 25 février 2021 et "restaurer la profitabilité" du groupe ?


Or, à titre d'exemple, 153 emplois ont d'ores et déjà supprimés, dans la plus grande discrétion médiatique, au sein de l'entité belge duty-free du groupe, suppression annoncée aux intéressés par un simple mail après six mois de pseudo-négociations de nos collègues belges avec le groupe. De la même manière, des emplois disparaissent sur les points de vente du groupe, cornaqués par les animateurs de vente qui ont la haute main sur la politique de réduction des coûts dont se vante LAGARDERE dans son communiqué .


Il est d'ailleurs pour le moins surprenant que M. LEMAIRE, qui a intenté avec succès une procédure contre les clauses illicites du contrat-type de franchise de la chaîne SUBWAY oublie de se pencher avec la même attention sur les clauses unilatérales et draconiennes, dépourvues de la moindre contrepartie, des contrats des gérants de succursale des RELAY et autre CASINO SHOP, HUBIZ et TRIB'S du groupe LAGARDERE qui, pour les mêmes raisons, devraient être mises en cause par ses services devant le Tribunal de commerce.


Or ce sont bel et bien ces contrats de pseudo-gérants indépendants qui interdisent à des milliers de salariés des points de vente du groupe de bénéficier de toute représentation pourtant constitutionnellement garantie, de l’intéressement, de la participation, du droit à négociation etc. dont bénéficient néanmoins exclusivement les gérants, un choix discriminatoire du groupe LAGARDERE.


Cette discrimination positive pour les gérants est la contrepartie de l'obligation qui leur est faite d'assumer à titre personnel les licenciements passés et surtout à venir dans le contexte économique dramatique qui se poursuit dans le travel retail, avec son inévitable cortège de dépressions, de mépris de soi et autre mal-être au travail. C'est cela la véritable politique de management et de RSE du groupe LAGARDERE, bien loin des contes de fée présentés sur ses sites .


SUD SOLIDAIRES RELAY a, sans contestation possible, démontré aux personnels des points de vente que les accords APLD, présentées par LAGARDERE comme des entités économiques autonomes et poursuivant un but propre, ne permettaient en réalité aucune négociation possible et particulièrement sur la reconnaissance de la communauté de travail des personnels de vente avec LAGARDERE TRAVEL RETAIL FRANCE, toujours obstinément refusée par cette société. On peut donc clairement s'interroger sur la bienveillance des autorités dont continue à bénéficier LAGARDERE. SUD SOLIDAIRES RELAY reste à la disposition tant de M. LEMAIRE que de sa collègue Élisabeth BORNE, Ministre du Travail, pour leur fournir toutes les preuves de ses affirmations.

Relay 15.03.2021
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