CELUI QUI NE SAIT PAS DEFENDRE LES VIEILLES CONQUETES N'EN FERA JAMAIS DE NOUVELLE !
- FD SUD C&S
- 18 juil.
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Dernière mise à jour : 22 août

Le 3 juillet dernier, ce temple du conservatisme qu'est le Sénat a voté une proposition de loi visant à permettre (sic) aux salarié-es de certains établissements et services de travailler le 1er mai... comme si iels avaient le pouvoir de décider par eux-mêmes de leur jour de travail ! Elle fait suite au lobbying forcené de plusieurs corporations à l'approche du 1er mai 2025, que notre syndicat a été un des premiers à dénoncer.
La protestation unanime des syndicats n'aura pas suffit. En cas de confirmation de ce vote par l'Assemblée Nationale, possiblement dès septembre prochain ce pourquoi nous lançons sans plus attendre un appel aux autres fédérations, les travailleurs/euses du commerce, pour qui le repos dominical, nocturne et des jours fériés relève déjà de l'exception et non plus de la règle se verraient dépouillés du seul jour chômé et payé de notre calendrier.
Cette nouvelle attaque confirme le rôle de laboratoire patronal de notre secteur d'activité, qui souffre entre autre d'un éclatement important de la main-d'œuvre et d'une faible syndicalisation ce qui rend précieuse, au passage, l'existence de notre Fédération. Cette régression, le gouvernement prétend l'étendre à l'ensemble du monde du travail en supprimant deux jours fériés et en rendant possible la monétisation de la cinquième semaine de congés payés.
Ce n'est pas une politique économique ultra-libérale forcenée qui se dresse devant nous, c'est bel et bien à une offensive idéologique, à un hold-up sur plus d'un siècle de conquis sociaux que nous avons à faire. Après leur victoire à la Pyrrhus lors de la réforme des retraites en 2023, leur projet de budget de combat poursuit le démantèlement de notre système de protection sociale (chômage, assurance maladie) et vise en fait à cristalliser la domination des ultra-riches, ébranlée par les mobilisations successives depuis l'arrivée au pouvoir de Macron, leur valet.
En effet, ce même Sénat a évalué que les aides aux entreprises ont atteint 211 milliards d'euros en 2023, ce qui constitue la première dépense de l'Etat bien loin devant celle de l'Education Nationale, sans aucun contrôle sur leur utilisation, ni encore moins d'obligation en terme d'emplois, que le patrimoine des cinq cents plus grandes fortunes françaises a été multiplié par quatorze depuis trois décennies et que, dans le même temps, la pauvreté n'a jamais été aussi forte depuis cette date. Leur société apparaît davantage chaque jour pour ce qu'elle est aux yeux du plus grand nombre, un talon de fer.
Pourtant, leur opulence n'est faite que de nos renoncements et leur morgue que de notre résignation : quel autre choix avons-nous hormis celui de nous unir le plus largement possible et cesser de fragmenter les mobilisations par journée, par secteur, voire par localité ce qui s'est révélé inefficace ces dernières années ? Les faire plier est le moyen immédiat de se défaire de l'emprise de l'extrême droite, viscéralement attachée à l'identité plutôt qu'à l'égalité, dont le rôle n'est que de permettre la poursuite du règne de l'extrême argent.
Rien n'est inéluctable, l'histoire le montre : ainsi, le 4 août 1789, c'est la pression de dizaines de milliers de bras-nus qui a mis à bas les privilèges du système de domination séculaire qu'était la royauté et si l'ombre du Soleil, symbole de puissance, est longue, il n'en demeure pas moins qu'il est alors au plus bas à l'horizon. Bel été et à bientôt.